FRANCOPHONES INFOS...
Les dossiers de Liliane Saux
Etre franco-tunisienne, c’est à dire avoir la nationalité
française et la tunisienne, c'est comme avoir deux
parents. Entre les deux, mon cœur balance. Autant, je
défends ma Tunisie et celle de mon père, qui m’a vu naître et qui m’a
appris ses coutumes,
autant, je défends ma France et celle de ma mère, qui m’a
enseigné, depuis ma tendre enfance, sa culture, son
histoire
et les coutumes de nos ancêtres les gaulois. |
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Comment peut-on préférer une de nos nations sur l'autre ?
C’est comme, l’éternel question qu’on pose à un
enfant, pour savoir s’il aime plus, sa mère ou son père. Ce qui est étonnant, c’est ma volonté de
défendre, au point de perdre mon objectivité, la
Tunisie et les tunisiens, de certains préjugés, de
mes compatriotes français et, de défendre, avec autant
de détermination, la France et les français, d’idées
reçues par mes compatriotes tunisiens. |
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Je ne mets pas cette attitude sur le dos d’un esprit « Peace
and love » car, entre tunisiens, je ne me retiens
pas pour critiquer un système ou des faits en
Tunisie, tout comme, entre français, d’attaquer
certaines décisions prises ou non prises par des
autorités, des personnes, ou n’importe quel parti
politique français. Devant un parterre mixte, je
peux me permettre de critiquer l’un ou l’autre des
pays, sur des faits réels et non sur des préjugés. |
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Comment expliquer cette attitude ? Ce serait une
excellente problématique à commenter. |
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Mon évolution dans un milieu franco-tunisien, m’a permit de
constater que, malheureusement, cette attitude n’est
pas commune à tous les bi-nationaux. A tort ou à
raison, certains critiquent, en général, le pays de
leur seconde nationalité |
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Parmi les étrangers, qui se sont installés en France et qui
ont obtenu la nationalité française, beaucoup d’entre
eux se sont adaptés à ce pays et considèrent la France
comme une seconde patrie. Mais une minorité, aussi
infime soit elle, profite des droits dont elle
bénéficie au point d’en oublier les obligations, dont
elle a le devoir. |
Peut-être,
qu'auprès de cette minorité, la France n'a pas tenu
ses engagements? |
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Mon statut de franco-tunisienne et ma fréquentation du milieu
français en Tunisie, me permet de
confirmer que la plus grande majorité des
citoyens français, ayant obtenu la nationalité
tunisienne,
se sont adaptés aux coutumes de ce pays. Ces bi-nationaux
convaincus, se font les meilleurs avocats pour
défendre la Tunisie, et n'hésitent pas à sortir leurs
griffes contre les
français et tous les autres étrangers de passage qui
arrivent avec des préjugés. |
Quelques épouses,
d'origine française, font exception à la règle.
Peut-être, que cette minorité n'a limité ses
connaissances de la Tunisie qu'auprès de sa belle
famille ? |
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Qu’on soit français ou tunisien, on peut se permettre, pour
des raisons disparates, de préférer un pays au
détriment de l’autre. Mais, détester un pays
d’adoption ou d’origine est, à mon humble avis,
inconcevable. Il faut apprendre à être tolérant, une
tolérance qu’on peut apprendre dès son jeune âge ou,
même plus tard. Elle m’a été inculquée, durant toute
ma scolarité, dans le prestigieux Lycée Carnot de
Tunis. De la sixième à la Terminale, on était
plus de 3.000 élèves de confessions et nationalités
différentes, et venant de toutes les couches
sociales du pays. Sur les bancs d'une même classe,
étaient assis côte à côte, des enfants de ministre,
d'ouvriers, d'ambassadeurs, de PDG, de commerçants,
d'intellectuels... |
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Un excellent et formidable brassage, à l’image de la
Tunisie, dont l’histoire, de plus de 3.000 ans, est
une preuve indéniable. Une tolérance, que n’a pas
manqué de rappeler, notre camarade et ami, l’ancien
élève du Lycée Carnot, Feu
Philippe Seguin,
qui a été Président de l’Assemblée Nationale
Française, du 2 avril 1993 au 21 avril 1997. En
effet, avec beaucoup de fierté, il avait annoncé,
lors de son discours inaugural au sein même de
l’hémicycle, que c’est en Tunisie, au Lycée Carnot
de Tunis, qu’il avait apprit la tolérance. |
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Pour un monde meilleur, et à tous ceux qui ont bénéficié de
cette éducation ou qui partagent ces valeurs, il est
un devoir et une mission, que de l’inculquer à ses
enfants et à son entourage. |
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Attention, il ne faut pas confondre la
gentillesse et l'hospitalité des tunisiens avec de la
soumission, car
Le peuple tunisien n'a pas fait que
subir les influences berbères, arabe, africaine et
européenne. Il a su, à chaque fois, en soustraire le
substrat nécessaire et l'intégrer à son mode de vie,
dans une dialectique particulière de la dépendance et
de l'insoumission.
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Au
fil des 3000 ans de l'histoire de la Tunisie, le
peuple a toujours montré qu'il est un éternel
insoumis. A bout de patience et en cas de
besoin, il saura vous le rappeler. |
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L.S.(10-04-2009) |
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