L A
T U N I S I E, UNE HISTOIRE
DE TROIS MILLE ANS DE BRASSAGE CULTUREL | D'OUVERTURE ET TOLERANCE |
D'OUVERTURE ET DE
TOLERANCE
Perméables
à tous les souffles civilisationnels depuis trois mille ans, la TUNISIE est
parvenue, au terme d'audacieuses synthèses, à se forger une identité
existentielle, marquée au plan socio-idéologique, à la fois, du sceau de l'
OUVERTURE et de la TOLERANCE et d'une forme de pragmatisme résolument moderne.
Les différentes civilisations et formations étatiques qui ont dominé
la Tunisie à travers les âges ont contribué à asseoir une tradition
d'ouverture, de dialogue et de tolérance caractéristique de la Tunisie
actuelle. L'ouverture est d'abord culturelle.
En hommage à un pays riche d'une civilisation ouverte depuis
trois millénaires sur le dialogue interculturel, l'Organisation des Nations
Unies pour l'Education, la Science et la Culture (UNESCO) a désigné TUNIS comme capitale culturelle régionale pour l'année 1997. Une consécration méritée
pour une civilisation qui a produit, depuis Carthage, des hommes illustres, tels
le navigateur Himilcon, le père de la Science agronomique Magon, le grand stratège
militaire Hannibal que Napoléon qualifia de "plus grand capitaine du
monde", ou les poètes et philosophes latins tels Tertullien, Apulée,
Saint Augustin … .
La Tunisie s'illustre comme le pays le plus occidentalisé du Maghreb. Le Tunisien
n'est, certes, pas un extraverti ou un déraciné, mais plutôt un homme à la fois
fidèle à son passé et ouvert sur le monde.
En Tunisie, vivent, de longue date, des communautés arabes, juives, chrétiennes et berbères dans une harmonie rarement perceptible, ailleurs dans le Maghreb et le monde arabe. Les habitudes vestimentaires, l'architecture urbaine et le mode de vie sont en constante mutation et portés vers la modernité. Le pays a ainsi conservé l'empreinte profonde de l'Orient et de la civilisation musulmane, tout en s'ouvrant à la modernité occidentale. Mais d'un côté comme de l'autre, le phénomène de l'appropriation et de la transformation a joué, contribuant à la création et à l'enracinement du particularisme tunisien.
Certains auteurs situent la naissance de la construction étatique tunisienne au dix-septième siècle. Pour Michel Camau "l'instauration, à partir du XVIIe siècle, du pouvoir héréditaire des beys dans le cadre de la Régence (turque) de Tunis a jeté les fondations de l'Etat tunisien. Elle a délimité une entité au sein de l'Empire ottoman et l'a dissociée de celui-ci en dépit de l'allégeance formelle du bey au sultan d'Istambul".
La proclamation, en juillet 1957, de la République Tunisienne n'est en fait, que
l'aboutissement d'une construction étatique vieille de plusieurs siècles.