L A   T U N I S I E, UNE HISTOIRE  

DE TROIS MILLE ANS DE BRASSAGE CULTUREL D'OUVERTURE ET TOLERANCE

DE TROIS MILLE ANS DE BRASSAGE CULTUREL

L'histoire de la TUNISIE remonte à plus de trois mille ans. De multiples civilisations se sont succédées, donnant lieu à un vaste brassage culturel qui a façonné la personnalité tunisienne.

            La TUNISIE a toujours été à la croisée des anciennes civilisations: berbère, punique, romaine, byzantine, arabe, espagnole et turque. Elle  a connu toutes les phases de la préhistoire maghrébine, de l'époque de la pierre taillée à celle des pierres polies. Des dolmens et des mégalithes, appartenant au Néolitique ont été trouvés au Cap-Bon  et des vestiges du Paléothique dans la région de Gafsa.

            Au XIIe siècle avant J.-C., les Phéniciens fondent en 814 av. J.-C., la cité de Carthage à partir de laquelle ils diffusent sur le littoral nord-africain, leur culture commerçante et leurs cultes, liés à des divinités d'essence simitique. Après trois guerres puniques, Carthage est détruite par les Romains en 146 av. J.-C. et donne naissance à la province d'Afrique (Africa). Carthage est reconstruite et redevient une grande capitale méditerranéenne. Au début du VIe siècle, les Vandales mettent fin à la romanisation du pays qu'ils gouvernent un siècle durant, avant d'en être chassés par les Byzantins, en 533.  

            Après la première incursion des armées arabes en 647, contre Sbeïtla, et la chute du pouvoir byzantin, par la prise de Carthage, en 698, la première grande campagne de conquête de l'Ifriqiya  (Afrique, l'actuelle Tunisie qui a donné son nom à tout le continent), a lieu deux années plus tard, avec la fondation de Kairouan, première ville arabe et musulmane au Maghreb.

            l'imam Ibn Arfa, une grande figure dans les sciences religieuses, et l'historien Ibn Khaldoun, considéré comme le fondateur de la sociologie moderne sont deux intelectuels de la dynastie des Hafsides, une des plusieurs dynasties qui se sont succédées à la tête de ce pays. La vie littéraire et artistique s'enrichit, en outre, de l'apport des Andalous chassés d'Espagne, mais guère pour longtemps. L'Etat hafside, ruiné par des crises dynastiques, devient au XVIe siècle, un théâtre d'affrontements entre les deux puissances méditerranéennes de l'époque, l'Espagne et la Turquie. La victoire de Sinan Pacha en 1574 consacre la domination turque. Devenue province ottomane, la Tunisie est gouvernée par un Pacha turc, puis par un Dey (officier), puis un Bey (chef d'armée et collecteur d'impôts). La dynastie mouradite gouvernera le pays de 1613 à 1702, avec quelques succès. Mais c'est surtout avec la dynastie hussénite que la Tunisie connaîtra un certain développement économique. La politique de modernisation entreprise par le Bey Ahmed 1er et son successeur se heurte à l'incompréhension de la population et à l'opposition des puissances étrangères, notamment la France. Celle-ci envahit la Tunisie en 1881 et impose, par le traité de Bardo, son protectorat sur le pays jusqu'au 20 mars 1956, date de l'indépendance de la Tunisie.

Le peuple tunisien n'a pas fait que subir les influences berbère, arabe, africaine et européenne. Il a su, à chaque fois, en soustraire le substrat nécessaire et l'intégrer à son mode de vie, dans une dialectique particulière de la dépendance et de l'insoumission.

SOMMAIRE